Les mystères de la bonne et de l'homme à poil

Publié le 23 Mai 2011

A l’un les ors élyséens étaient promis, à l’autre la palme cannoise était permise. L’un, patron du FMI, l’autre enseigné à la FEMIS. Et puis, dans l’un et l’autre cas, patatras, les plombs qui explosent, le réel qui ramène sa fraise, ses frasques et ses phrases. Le passage à l’acte présumé pour l’un, avéré pour l’autre. Passage à l’acte sous l’objectif (ou presque) des caméras de surveillance et sous celui des analyses médico-légales pour l’un, sous celui des caméras de TV pour l’autre. Dans l’un et l’autre cas on a fait état de précédents, de signes avant-coureurs (de jupons, de jurons). Vous les avez reconnus : DS Trieb (comme disait Freud)  et Lars von Cannes.

Pendant une semaine toutes les télés et les plus grands médias internationaux se sont repus du scandale politico-sexuel du siècle (Moshe Katsav, pour ne citer que lui, Président de l’Etat d’Israël de 2000 à 2007, reconnu coupable de viol et de harcèlement sexuel sur plusieurs employées et condamné le 22 mars 2011 à sept ans de prison ferme, n’a pas fait l’objet d’une telle couverture médiatique internationale à ce qu’il me semble). Cette affaire que certains aimeraient qualifier de DSKafkaienne était pain béni pour les médias. Le JT du 20h dressait la table. Mais avait-t-on encore faim pour une autre actualité après un tel festin nu (comme disait Burroughs) ? La guerre en Lybie n’avait jamais eu lieu… La Côte d’Ivoire était devenue invisible… La centrale de Fukushima Daichi n’irradiait plus…Le spectre de 1976 avait cessé de nous hanter… Les « indignés » de la Puerta del Sol n’étaient pas encore entrés dans l’histoire… En fin de JT on nous livrait les miettes de Cannes (et ses déesses).

Ce fut la semaine de tous les sigles, des presqu’acronymes (DSK, FMI, BHL, JFK – ce dernier désignant tantôt un certain aéroport new-yorkais, tantôt l’ancien patron de l’EDJ et de Marianne), de tous les zigs qui vont droit dans le zag. Les digues, c’est dingue, avaient sauté !

Arte avait courageusement maintenu la programmation des Mystères de Lisbonne, le feuilleton un poil surréaliste de Raul Ruiz, mais en face la concurrence était trop rude : Les mystères de la bonne et de l’homme à poil, le soap hyperréaliste scénarisé selon les règles du genre par toutes les autres chaînes de télé,  décrochait la palme haut la main…

 

JLJ

Rédigé par immarcescible

Publié dans #actualité

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